Que le châtiment s'abatte sur quiconque franchira mes limites… [Choupinet <3]

Sic Malo afficiatur quiqumque transiliet moenia mea !

Son nouveau statut d'apprentie donnait à Nuage d'Or de plus grandes libertés. Ainsi, elle pouvait sortir du camp à sa guise tant qu'elle prétextait une sortie de chasse. Il suffisait alors d'attrapper une ou deux proies sur le chemin et de les ramener ensuite au camp sans que personne ne s'aperçoive que la jeune chatte explorait les plaines de son territoire plus qu'elle ne chassait.
Ce jour là, Nuage d'Or s'était aventurée plus loin dans les terres qu'elle ne l'avait jamais fait. Toujours plus curieuse, mais restant prudente, elle avançait à la recherche de… de quoi au juste ? Rien de particulier, en fait. Elle marchait, courait et sautait pour le plaisir de se dégourdir les pattes, choses qu'elle ne faisait que très rarement lorsqu'elle devait se cantonner à la pouponnière. La chatonne couleur de miel s'arrêta enfin, à ce qui lui parut être un endroit idéal pour se reposer. Il s'agissait d'une partie relativement verte pour le territoires du Clan du Vent; un ruisseau séparait la terre en deux, formant une étrange frontière. Le soleil brillait et l'air était doux, à cet endroit. Nuage d'Or se sentait bien, pour la première fois depuis longtemps. Commençant à ressentir la fatigue de sa course, elle décida de se poser un instant afin de recouvrer ses forces. Elle s'allongea confortablement sur l'herbe, se roula en boule et plongea dans une sorte de demi-sommeil comateux. Ses pensées s'embrouillaient, créant un rêve aux couleurs chatoyantes, agrémenté de quelques éléments de l'endroit où elle se trouvait…

Nuage d'Or "rêva" de sa rencontre avec Petite Âme. Elle revit la scène comme si elle n'y avait pas participé directement, elle la voyait en spectatrice. Elle se revoyait, trois lunes plus tôt, parler à la petite chatte tricolore du Clan du Tonnerre. Elle se revit roulée en boule contre elle pour ne pas avoir froid. Puis, le rêve bascula et un souvenir beaucoup moins léger vint la hanter : elle revit la mort de sa mère. Mais, à l'instar de sa rencontre avec Petite Âme, elle vit la scène exterieurement, en spectatrice. Elle se vit marcher inconsciament sur la route de béton, elle vit sa mère courir comme elle ne l'avait jamais fait pour la sauver d'une mort certaine et de le payer de sa vie. Nuage d'Or se vit propulsée, jetée, balancée de l'autre coté du Chemin du Tonnerre, elle se revit hurler en voyant le monstre percuter sa mère. Pire, elle revit le regard calme de sa mère, son sourire avant le choc.

La jeune chatte se réveilla en sursaut, tandis que son cri résonnait encore dans sa mémoire. Jusqu'a quand ce souvenir allait-il la hanter ? L'empêcherait-il toujours d'être heureuse ? Elle était incapable de répondre à ses propres questions et cela la perturbait. Son bonheur passager gaché par ce fichu souvenir, elle décida de lever le camp et de retourner chez elle. Pouvoir parler du camp du Vent comme son chez-elle la rassura, au moins, elle avait un endroit où dormir. Mais était-elle réellement chez elle là-bas ? Personne ne lui parlait, ou presque. Ses deux raisons de vivre avaient disparu, et la seule personne à qui Nuage d'Or sentait qu'elle pourrait avoir confiance faisait partie d'un camp adverse.

Soudain, Nuage d'Or fut tirée de ses réflexions. Un craquement de branche avait retentit, pas très fort mais suffisament pour qu'elle puisse le percevoir. Se mettant automatiquement sur ses gardes, la jeune chatte observa les alentours de son regard émeraude. Elle ne vit rien, et plus aucun bruit ne se faisait entendre. Elle avait dû rêver, aucun chat ne pouvait rester immobile si longtemps !

Mais, alors qu'elle allait se remettre en route, elle sentit un souffle dans son cou.
Cette sensation fut d'autant plus désagréable qu'elle portait l'odeur d'un Clan ennemi.
Et pas celui du Tonnerre.

Petit Reflet

Allongé docilement près de la tannière des apprentis, j'observai d'un air tout à fait décontracté l'agitation quotidienne dont était habituée l'un des quatre clans de la forêt, Le Can de la Rivière. L'aube venait de franchir les frontières de la nuit et la timide clarté du soleil avenant teintait le ciel de couleurs variant entre le rose et l'orange. Oh c'était superbe à n'en pas douter mais aujourd'hui j'avais d'autres choses en tête pour m'autoriser le loisir de le contempler. A l'instar des apprentis du Clan j'étais déjà levé et bien réveillé, laissant la rassurante chaleur de la pouponnière aux petits mioches qui la composaient. Petits ? Oui, je pouvais me permettre de les appeler ainsi. La plupart n'avait n'avait pas plus de deux, trois lunes alors que moi j'en possédais déjà le double...
J'entrevu du coin de l'oeil une poignée de guerriers arrivaient par l'entrée du camp, l'un d'eux se détacha du groupe et trottina allaigrement vers la tannière du chef d'où il disparut après quelques secondes. Surement le chef de la patrouille de l'aube partit en reconnaissance un peu après le levé du soleil.
A la vue de leurs visages calmes et seriens, je déduis qu'il n'y avait rien à signaler de suspect sur le territoire.

Je laissai échapper un soupir d'exaspération. Pour un petit de Clan, l'ennuie était le plus grand danger qui pouvait exister et malheureusement, elle était plus que présente dans les esprits...Ou du moins dans mon esprit. Je vis un jeune apprenti retardaire s'emparer d'une proie et l'avaler en une dizaine de secondes avant qu'un guerrier moucheté l'appelle d'un miaulement affectueux. Les deux partirent côte à côte en direction de la sortie du camp qu'ils s'empressèrent de dépasser pour s'enfoncer dans les roseaux.
Nouveau soupir d'exaspération.
Voilà un autre problème dont je ne parvenai pas à en trouver l'origine. Apparemment, le chef du Clan de la Rivière avait décidé de m'oublier dans les rangs des apprentis. Volontaire ou involontaire ? Je doutais de la deuxième solution. Après tout ma soeur Nuage Clair avait été bathisée alors pourquoi pas son frère ? Pourtant j'avais bien tout les éléments nécessaires pour devenir un apprenti: l'âge, six lunes exactement et la santé physique. Je n'étais pas blessé, je ne souffrai d'aucun traumatisme mental ou physique. Alors pourquoi ?

J'en avais donc déduis que c'était bel et bien la première solution. Etoile de Satin m'avait volontairement retiré de la liste des apprentis à être nommés et ce pour une raison que j'ignorai complètement. Ok, je n'étais pas un ange pur et parfait qui obéïrai au moindre ordre d'un supérieur sans réfléchir, Ok je n'étais pas non plus très sociable...Et alors ? Est ce que ses raisons suffisaient à me mettre dans le mauvais panier ?
Je tournai mécaniquement la tête vers l'antre des reines et des petits. Mstérieusement, aucune bouffée d'affection m'envahit à la vue de cette tannière épineuse qui m'avait servi de maison depuis le début de ma vie. Peut être parce que ma mère et ma soeur n'y logeaient plus, l'une étant morte pour nous sauver et l'autre ayant déménagée pour celle des apprentis, un peu plus grande et remplis de confrères. Ou alors, était ce parce que je ne l'avais tout simplement jamais aimée. Ne considérant cette tannière que comme un abris de remplacement, un chez moi qui n'existait pas.

Je me levai en position assise. Haut sur pattes, je me savais déjà plus grand que les jeunes apprentis de mon âge toutefois ma corpulence différait, j'étais très fin, on n'aurait presque pu me qualifié de frèle si la vue de mes muscles déjà bien formés ne balayait cette idée d'un coup de vent. J'observai un moment le ciel matinal et découvris sans un certain plaisir qu'aucune masse nuageuse ne le recouvrait. Bien ! Peut être qu'aujourd'hui le soleil serait présent un bon moment de la journée. L'idée d'en profitait un maximum se glissa sournoisement dans mon esprit, je ne pris pas la peine d'en débattre. Immédiatement, alors que le monde détournait ses yeux de moi, je sortis sans un bruit du camp, chose que je ne regrettais nullement que ce soit pour ou contre les règles du code du guerrier. De toute façon, pour moi, seul mes propres règles avaient lieu d'exister.

Mes coussinets frolaient douloureusement la terre dure, glacée par le froid. Le vent hivernal s'engouffrait dans ma fourrure comme des aiguilles, j'en frissonnai tandis que mes poils s'herissaient contre ce mal. Je partis au petit trot, rejoingnant rapidement la rivière du Clan. L'eau n'était pas gelé mais on pouvait fécilement se doutait que sa température était glaciale. Pas fou, je ne pris pas la peine de la traverser à la nage et longea son bord dans l'espérance de trouver un pseudo pont qui me permettrai de franchir l'obstacle. Ce ne devait pas être mon jour de chance car malheureusement je ne trouvai rien qui pourrait se qualifier de tel. je m'arrêtai donc et m'assis tout en affichant un air clairement déçu. Que faisais je alors ? Il n'y avait pas 36 solutions. Soit je n'abondonnai pas et continuai à longer la rivière pour trouver mon bonheur, soit je repartai au camp pour quelques heures d'ennuies en rab.
La deuxième solution était inacceptable, je refusai de m'abondonner à ce genre de résolution. Après tout, je n'étais pas né pour rester en arrière plan. Oh que non, j'avai décidé de faire quelque chose de beaucoup plus grand, je m'étais résolu à ne servir que mon bonheur et je savais que je ne le trouverai jamais là ou ma vie avait commencé.

Les rayons du soleil émergeaient enfin de la surface planétaire. Je redécouvris avec bonheur cette ravigorante chaleur qui m'avait tant manqué lorsque la lumière vint frapper mon pelage ébène. Immédiatement, des reflets bleutés me recouvrir, formant comme des cercles allongés et soulignant la finesse de mon corps. Mon regard saphir impénétrable, aussi profond que le précieux joyaux lui même fixait d'un air déterminé le chemin qui m'attendait. Je le pris sans l'ombre d'un doute.
C'est seulement après quelques heures de route, où le milieu de la journée fut passé que j'arrivai en territoire ennemi. Je ne reconnaissai pas l'odeur du Clan mais au vue du terrain escarpé et découvert, la possibilité que ce bout de territoire appartienne au Vent me semblait tout à fait concret. Au Vent ou alors au Clan du Tonnerre. Nullement impressionné, je ne m'arrêtai pas et continuai petit à petit à mémoriser les endroits que je dépassai tout en continuant de longer la rivière qui se raccoursit bientôt au simple nom de ruisseau.

C'est à ce moment que je la vis...Ou sentis clairement son odeur serait plus juste.

* Un intru...*

Ou plutôt un résident du lieu puisque c'était moi l'intru. Je ne mis pas longtemps à l'apercevoir. C'était une jeune chatte qui devait avoir mon âge, elle avait l'air tout à fait innoffensive et surtout elle ne m'avait pas repéré. Je souris avec malice. bien ça voulais dire que je contrôlai complètement le jeu, s'il devait avoir combat ce serait moi qui déciderai de quand et comment il débuterai, non l'inverse. J'eus tout le loisir de la contempler.
le soleil tapait contre son beau pelage doré, intimmant des reflets plus clairs dans sa fourrure d'or. Ses yeux n'avait rien à envier à l'éclat pur de la magnificance. Ils ressemblaient à des emmeraudes: Autant à leur couleur qu'à l'éclat qui s'y reflétait. De plus, elle ne portait aucune anomalies ou défauts physiques.

* Mignonne et tout à fait innoffensive...C'est un peu abusé non ? *

Je bougeai, ce fut mon erreur. Une brindille mal placée craqua sous ma patte, la petite eu instinctivement le réflexe de regarder dans ma direction. Fort heureusement pour moi, j'avais choppé les réflexes instinctifs de mon père et m'était immédiatement réfugié dans un endroit où mon pelage me camoufflerait presque complètement. Son regard emmeraude croisa le mien, saphir. Elle ne me vit pas. J'étais persuadé que si j'avais ne serait ce que détourné le regard du sien quand ils s'étaient croisés, elle aurait surement décélée ma présence. Encore un exploit que me remercie intérieurement d'avoir pensé. La jeune chatte se détourna du ruisseau et s'apprétait à reprendre le chemin du retour. Avait t'elle peur ?
Je souris narquoisement. Hors de question de la laisser s'échapper. Je sortis de ma pseudo cachette en silence, mon regard de prédateur toujours fixé sur la chatte ennemie. Puis je m'élançai. En un bon, j'eus traversé le ruisseau et fus qu'à quelques centimètres de ma proie. Elle ne m'avait pas encore repéré, je fis en sorte que ce soit le cas et lui soufflait narquoisement dans le cou, tout près de son oreille.

- Salut...

Je reculai d'une longueur de queue, guettant sa réaction avec un sourire ironique.

( J'ai pas fini hein mais pas le temps de continuer maintenant je le fais ce soir x) )
[Tes soirs sont longs mon Choupinet, qu'en fais-tu ? xDD]
(J'arrive, j'arrive XD )

I see You…

- Salut...

- Que fais-tu ici ? Tu n'as pas remarqué que tu n'étais pas chez toi ?