"Un jour, une heure, une période indéfinie
Le tendre souffle de la mort effaçait nos désirs
Si un jour tu doute ma puissance de suzerain
N'oublies pas que ta vie m'appartiens "
Les pattes meurtries, le dos vouté, seule face a sa propre faiblesse, la silouhette fine de Beauty se découpait parmis les branches. Sa langue pendante, son poil se faisant rare, ses yeux effarouchés tournant a toute vitesse, indiquaient tous le poid de la fatigue et le stress encourus par la chatte au pelage nocturne. Elle marchait depuis plusieurs jours, plusieurs fois elle avait vu la lune faire le tour de la voûte céleste, le soleil se lever le matin et se coucher le soir. La féline se stoppa, exténuée par sa longue traversée. Son coeur palpitant lui semblait sur le point d'exploser.
Elle tomba au sol, sur l'herbe tendre et douce, serra les dents.. Et commença a pleurer. Elle pleurait toutes les larmes de son corps, des larmes amères, cristallines. Pas des sanglots de douleurs, pas des gémissements de chatons... De vraies larmes, de la tristesse mise a l'état physique, de la peine a l'état pur. Mais pourquoi pleurait-elle? Pourquoi? Elle même doutait des raisons de son chagrin.
Etait-ce à cause de son fils, Boule Angélique?
Enfant rebel, sanguinaire et brut, farouche et quelque fois trop vif d'esprit. Il n'avait vu sa mère qu'une seule fois, une nuit d'orage, et lorsque celle ci lui avait exposé la sinistre vérité, il avait menacé de la tuer. Le chaton avait vécu sous l'emprise arrogante et stupide de son père, Souffle de Vantardise, et était devenu un monstre... Depuis toujours Beauty l'avait cherché, suivi a la trace, au milieu des profondeurs de la forêt. Elle était parvenue a retrouver sa trace... Et il était parti. Elle l'avait suivie, mais elle était trop faible... et elle perdit sa trace.
Si ce n'était pas lui la raison de sa profonde souffrance, était-ce Noir de Café?
Depuis sa première rencontre avec le matou de couleur brune jusqu'il y a peu, elle avait toujours considéré ce félin peu ordinaire comme... Un chat différent. D'ailleurs, si ce n'était pas le cas, elle lui aurait sans doute sauté au visage, dans le cimetière, ce jour de pleine lune... Et elle aurait encore aujourd'hui sa haine envers les matous.
Oui, peut-être était-ce ce sentiment étrange, qui faisait battre son coeur a chaque rencontre, qui animait ses larmes en ce jour funèbre.
Ou peut-être -et, a l'insu de la volonté de Beautée Mesquine, c'était la bonne et unique raison- était-ce la rivalité qui grandissait au fil du temps entre les deux mâles qui croiassait jour après jour. Boule Angélique n'avait jamais supporté de croiser le regard ambre de Noir de Café. Il ne supporterait pas de retourner auprès de sa mère si il venait a apprendre ses sentiments pour le matou. Néanmoins, Beauty ne pouvait renier ses sentiments.
Un bruit de feuilles froissées sortit de sa rêverie la chatte lunaire. Elle tourna automatiquement ses yeux saphir vers l'origine de ce bruit étrange. Beautée Mesquine vit se détacher, au milieu du parfum entêtant des fleurs, l'odeur âcre d'un chat.
"-Qui va la?"
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