"La douleur est un siècle et la mort, un moment..." [Fe]
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Sujet: "La douleur est un siècle et la mort, un moment..." [Fe] Ven 11 Sep - 20:52
[Je voulais poster dans la rivière forestière, mais je n'ai pas l'autorisation, alors je poste ici]
Fe...Lueur Abstraite...
"Ma mort était ma gloire, et le destin m'en prive..." "Chaque instant de la vie est un pas vers la mort."
L'éternel astre lumineux qui depuis d'innombrables années éclairait la planête bleu commençait doucement à descendre de son perchoir. L'étrange cercle éblouissant qui berçait la journée d'un puissante lumière blanche, allait bientôt laisser place à sa soeur jumelle; la lune, cet astre argenté qui perdait le chaton égaré, qui guidait le sanguinaire à sa misérable proie... Voilé pour l'instant d'une douce couleur rougeâtre, le ciel demeurait immobile. Tout était silencieux, rien ne bougeait là haut. Dépeuplé de vie et dépeuplé de nuage le ciel semblait figé comme si le temps s'était arrêté. Pourtant, lorsque l'on regardait plus bas, là où la terre s'était formée, là où la vie s'était installée, tout bougeait. Une légère brise agitait légèrement les feuillages des arbres centenaire, qui peuplaient cet endroit bien avant la naissance des clans. Ces soit disant groupes de chats au croyances absurdes et irréelles. Ces félins stupides qui obéissaient à des lois plus absurdes les unes que les autres, ces animaux vide de savoir. Et pourtant...
Plus bas encore, en contre-bas d'un pont où les machines à polluer des bipèdes rugissaient, une épaisse rivière au courrant brutal et meutrié dévallait à l'horizontal une pente absente. Suivant à toute vitesse le courrant, une sorte de créature à quatre patte avançait à toute allure. La langue pendante de sa bouche entre-ouverte, les yeux mi-clos et la démarche hésitante. Il ne cessait d'avancer, ne stoppant jamais sa course contre le temps. Il s'élança soudainement dans l'eau, avant de se laisser emporter par les flots, ne se débattant que pour garder sa tête hors de l'eau. Ses pattes parvinrent difficilement à le hisser sur rocher au milieu de la rivière. Son corps meurtri par les blessures qu'il avait subit ou qu'il s"était affligé sortit sans aucun grâce de l'eau. Puis la bête s'assit, les yeux rivé sur le liquide transparant. Son reflet, déformé certes mais toute fois présent, semblait l'intriguer. A plusieurs reprises il tenta de donner un petit coup de pattes dans le vide, avant de pousser une sorte d'hurlement sur-aïgu. L'animal plongea sur une nouvelle fois dans la rivière, et il se laissa porter violement contre la berge. Mais le voyage fut plus long que prévu, et au lieu de continuer à dévaller le large couloir mortel, il fut emporter vers un endroit moins mouvementé, et beaucoup plus sombre. Le courant s'était afaiblit à fur et à mesure qu'il s'engoufrait entre les arbres. Lorsque l'eau devint trop faible pour le porter, la créature se remit sur ses pattes et il se mit à patoger avant de se remettre en marche. Remarquant que son reflet était beaucoup plus net ici, il pencha la tête sur le côté.
"Patte de Pho-pho-phoenix a-a-a-ami."
Oui, cet animal maigrichont, de petite taille et au combien bisare était bel et bien Patte de Phoenix. Ce chat qui pouvait s'avérer si dangeureux, était pourtant entrain de se parler à lui même, ou plutôt entrain de parler à son propre reflet. Il semblait si pitoyable, si faible et si innofensif. De la bave dégoulinait de ses babines amochées. Ses yeux ternes continuaient de fixer l'eau. Sa patte se leva subitement et affligea à sa tête un coup brutal. Du sang commença à se déverser de ses blessures, tendit qu'il reprit sa marche, un sourire incertain aux lèvres.
La voix légèrement cassée de la créature ensanglantée résonait dans les lieux comme si quelqu'un venait de crier en haut d'une montagne. L'écho de son chant frappa chacun des arbres présents dans les allentours, avant d'aller se perdres au fin font des bois lugubre et effrayant. Au loin quelque chose se dessina vulgairement. Patte de Phoenix augmenta son allure afin d'arriver au plus vite près de la 'chose', qui était en vérité une barque abandonnée apparement depuis fort longtemps. Le petit bateau d'avait plus de font, et de l'eau stagnée et pleine de larve de moustiques et d'une couleur verdâtre avait trouvé logis. Mais alors que la 'bête' s'appretait à sauter dedans, une petit bruissement le brouilla et l'arrêta. Automatiquement il tourna sa tête ves la source du bruit, et il vit à quelques mètres de lui une sorte de rat d'eau. Aussitôt l'expression présente sur le visage du matou se changea. Il avait désormais l'air menaçant et remplit de rage. Il fonça à une vitesse surréaliste sur le pauvre petit rongeur, qui ne sentit pas sa mort venir. Patte de Phoenix abandonna le petit animal sans vie avant de retourner vers la barque et de plonger dans l'eau à la couleur verte. Son pelage marron fut submerger de saletée tendit qu'il plongeait sa langue dans le liquide pour le laper.
Un nouveau hurlement de folie s'échappa des entrailles de l'animal, qui se jetta soudainement sur un bord tranchant du petit bâteau en ruine. Le bois transperça sa peau et un liquide rouge s'en échappa. La créature se hissa difficilement sur le bord de la rivière avant de commencer à lécher son sang. Une sorte de lueur s'alluma au font de ses yeux. Il voulait du sang...toujours du sang...encore du sang...
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Sujet: Re: "La douleur est un siècle et la mort, un moment..." [Fe] Sam 12 Sep - 15:58
Blood is the Word of Darkness
Autour de lui. Des cadavres. Ensanglantés. Égorgés. Tailladés. Éventrés. Répandent leurs entrailles sur le sol tassé. Leurs yeux vides fixant le néant. À jamais. Leurs corps sans vie figés dans d'horribles positions. Seules témoignes d'une terrible et longue agonie. Leurs pelages engrenés dans une gangue de sang. Masses immobilises. Pour toujours. Il marche ainsi, au milieu des carcasses torturés. Du sang s'écoulant lentement de ses blessures, maculant la terre battue. Ses mouvements ralentis par le poids de ce qui vient de se passer. L'esprit vide de toute pensée. De toute volonté. Un robot déglingué parmi un tas de ferrailles cassées. Sa fourrure tricolore rendue grise par la poussière. Ses yeux bleus injectés de sang. Épuisé, il se laisse aller contre la carcasse d'un félin noir. Ferme doucement les paupières. Le temps cesse d'exister pour lui. Sa haine, sa rage... Tout l'a quitté. Il n'est plus rien, rien qu'une coquille vide sans âme. Un chat sans identité... Qui est-il ?
Au-dessus de ma tête, le ciel prenait la douce lueur sanglante du crépuscule. Parsemé çà et là de nuages noirs, minces égratignures sur sa surface infinie, il étendait son royaume sur tout l'Univers, écrasant par sa majesté les frêles insectes que nous étions. Mortels mensonges auxquels nous croyions depuis si longtemps, le Clan des Étoiles et les Âmes des Morts veillaient de là-haut, apportant sagesse et réconfort auprès des braves guerriers fidèles au traditions. Pour moi, qui avait été élevé dans le monde noire du Groupe, ce n'était rien d'autre qu'un mythe chimérique qui n'avait de raison d'être. Je ne voyais en les croyances des chats que j'avais rencontré que la peur, la peur d'être seuls dans un espace trop grand pour eux. Une terreur sans nom, une terreur que dans le jargon des ténèbres, nous nommions : ignorance. Je marchais donc, sans but précis, sans chercher à savoir où je me dirigeais. Je n'avais qu'une assez faible idée des traditions ancestrales des Clans, n'ayant moi-même intégré le Clan du Vent depuis quelques jours à peine. J'avais fait la rencontre de Nuage Crépusculaire, un jeune félin plein d'avenir, et de son compagnon, Nuage Libre ; tout deux semblaient avoir un but, une destine hors du commun. Poussé par mon désir, je m'étais lié au premier, lui jurant que je l'aiderais dans sa tâche ; j'avais ainsi rompu la promesse que je mettais faîtes il y a des années, à savoir ne plus jamais tuer de chats. Mais je n'en éprouvais aucun remord ; la vie n'était elle-même rien d'autre qu'une éternelle procession de promesses rompus, de serments violés. Sur ma gauche rugissait avec acharnement une rivière glacée. Le fracas du courant contre les rochers emplissait l'air nocturne, ainsi que le frétillement des poissons échoués sur la rive. Amusé, je souris : c'était un saumon, inhabituel en cette saison des feuilles vertes. D'une pichenette négligente, je le renvoyais à l'eau ; je continuais de le regarder se battre contre les flots, sauter au-dessus de la surface pour atteindre la source de l'eau cristalline. Je le suivais des yeux un bon moment, jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Là, je me détournais, et poursuivais mon chemin, mes pattes enfoncés jusqu'aux coudes dans le liquide glacé. Je suivais le sens du courant sans le moindre effort, bien qu'il soit plutôt puissant ; habitué à la vie en mer, j'avais appris à me jouer de l'eau. Inconsciemment, je suivais le chemin qui me mènerais à l'océan. La nostalgie m'avait prise, ces derniers temps, pour cible. Je sortis enfin de l'eau pour accoster l'autre rive. Dégoulinant, frigorifié, je m'ébrouai avec délice, cherchant un peu de chaleur dans ce geste. Cette tâche accomplie, et comme le froid continuait de me titiller, je partis pour une course dans les bois. Mes pattes puissantes martelaient le sol sans bruit, me propulsant toujours plus loin ; autour de moi, les arbres dressaient leurs branchages noirs, leurs silhouettes imposantes. Les feuillages des géants étaient si épais qu'il me semblait être dans une grotte, et non pas dans une forêt. De par un petit trou dans la cime d'un chêne, je pus apercevoir le ciel ; la nuit était presque entièrement tombée. Le sifflement de l'air à mes oreilles étouffait les autres sons. Dans la pénombre environnante, je ne voyais rien, mais cela ne m'importait pas. J'étais heureux de pouvoir être ici, de sentir chacun des muscles de mon corps jouait sous mon épais pelage ; de pouvoir vivre.
Après un long moment, je débouchai enfin à l'autre bout du bois. Ici, la rivière tonitruante n'était plus qu'une étendue calme et silencieuse ; seul le croassement d'un crapaud à une belle invisible troublait le silence. En face de moi, à contre-jour dans la faible lumière du dernier rayon de soleil, se dressait l'ombre immobile et inquiétante d'un objet en bois. Je m'en approchai prudemment, tout mes sens en alerte ; mais l'étrange chose ne bougeait pas. Ce ne fut que lorsque quelques mètres à peine me séparaient de la chose que je compris : une barque. Une bête barque à l'abandon, au bois pourri par les flots, à la coque rongée par l'humidité. Mais soudain, quelqu'un s'éleva de la chose. Une silhouette suintante d'eau et de sang. Petite, décharnée et inquiétante. Je reculai légèrement, cherchant une meilleure prise d'appuis. Comme à chaque fois que j'étais pris par surprise, mon passé me rattrapa ; je visualisais une de mes innombrables batailles. La haine me paralysa avec une force surprenante ; je luttais avec difficulté contre l'envie de déchiqueter l'inconnu. La vague reflua à regret, vaincue mais pas endormie ; je la sentais encore au fond de moi, prête à intervenir, prête à déchiqueter. Je raidis mes muscles, banda ma volonté. Réussi à faire un pas en avant. Je ressentis avec angoisse mon envie revenir. Je la repoussai, encore une fois. Et pourtant, j'entendais remuer au fond de moi la partie sombre, celle qui avait survécu à tant de choses... Tu es devenu faible... Où est donc passé le Tyran d'autrefois ? Tu étais une hyène, tu n'es plus qu'un chaton apeuré par un de ses congénères. Laisse-moi sortir... Laisse-moi démembrer... Laisse-moi déchiqueter... Laisse-moi TUER ! Tension. Frisson. Il recula à nouveau, dressant une barrière mentale autour de son esprit, tentant de vaincre cette chose immonde qui l'habitait. Et pendant ce temps, la silhouette approchait, approchait...
[désolée, c'est nul T_T]
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Sujet: Re: "La douleur est un siècle et la mort, un moment..." [Fe] Sam 19 Sep - 17:44
Le sang, ce liquide rouge pourpre continuait inéxorablement à s'évader du corps dans lequel il était censé habité pour permettre à son propriétaire de vivre. Il dégoulinait telle un petit ruisseau sur le pelage marron de l'animal, le tachant de taches brunes. De ses yeux verts et jaunes de perles de larmes s'échappaient et dévavallaient les moustaches de jeune matou, laissant sur leurs passages de minces lignes humides. Pleurait-il de douleur? De tristesse? Ou encore de peur? Non, il ne pleurait pour aucune de ses choses. Il pleurait pour ce qu'il était, pour cette chose qu'il était devenue. Une erreur de la nature. Une rature à éffacer. Un montre à anéantir. Un fou exclus des fous. Un malade condamné. Une coquille vide. Une âme meurtrie. Un esprit torturé. Un corps coupé en trois. Voilà ce qu'il était. Il commençait à se demander s'il avait survécu à ce qu'on aurait crut être sa mort n'était pas un hasard, s'il n'avait pas fait sans le savoir un pacte avec le Diable. Chaque jour il mourait un peu plus, chacun de ses pas le rapprochaient de la mort imminante. Bientôt il allait s'éteindre, et il le savait. D'ailleurs l'animal espérait que le temps qu'il lui restait à vivre allait être le plus court possible, pour qu'enfin il soit libre, qu'il ne souffre plus. Il voulait...reposer en paix, être manger par les verts de terres, être détruit par l'usure et le temps. Il ne luttait plus pour sa vie mais pour sa survie. Car oui, il faut vivre pour ensuite mourir...
Délicatement, Patte de Phoenix s'approcha de l'eau. Il abaissa légèrement sa tête et du bout de son museau il frôla l'eau, plus pour la sentir lui toucher ses moustaches que pour se désaltérer. Il lappa le liquide transparant et ne fut pas étonner de constater qu'elle était bien meilleure que celle qu'il avait bu un peu plus tôt et qui était en train de stagner dans le fond de la vieille barque comparable à une épave. Il trampa même ses deux pattes avant dans l'eau, fixant son reflet produit par les dernier rayons que le soleil pouvait envoyer. Très vite tout devint flou autour de lui, provoquant chez l'animal un mouvement de recule. Il savait très bien ce qui se passait à cet instant même. Son cerveaux recommençait à lui jouer des tours, bientôt il n'aurait plus aucun contrôle sur ses mouvements. Peut être allait-il devenir ce matou si puissant et enragé, ce deuxième lui qui était si puissant, si violent et si peu amicale, celui qu'il nommait 'Phoenix'. Mais peut être aussi allait-il devenir le faible, le minuscule, l'impuissant 'Patte' ou 'Papatte'. Le jeune chat fut subitement prit de spasmes violent et douleureux, avant de s'éffondrer sur le sol, inerte et inconscient.
Patte de Phoenix soupira en voyant ce qui désormais se tenait devant lui. Deux chats, semblables à lui à cent pour cent. Un des deux portaient sur ses lèvres un sourire sadique; Phoenix. Tendit que l'autre avait le regard fuyant et appeuré: Papatte. Ce fut le plus effrayant des deux qui prit la parôle en premier.
"Patte de Phoenix...Tu es lâmentables..." "P-p-patte d-de Pho-pho-phoenix...La-la-lamentable!"
Le coeur de Patte de Phoenix s'accelera tendit que son sang se glaçait. Il n'osait pas parler, ni même faire le moindre mouvement. Chaque fois qu'il rencontrait ses deux autres personnalitée il craignait toujours ce qu'ils allaient lui annoncer, lui dire, même s'il ne craignait pas vraiment Papatte, mais plutôt l'autre, le meutrier, l'assassin, le sang coeur...
"Faible...pitoyable...honteux...C'est grâce à moi si tu survis encore...Tu n'est passez assez intelligent pour t'occuper toi même de toi..." "Gr-gr-grâce à n-n-nous, p-p-pas qu'à t-t-toi Ph-pho-phoenix! "LA FERME Papatte! Va m'attendre près du rocher! PAPATTE VA M'ATTENDRE PRES DU ROCHER!"
Dès un petit miaulement plaintif et le regard encore plus effrayé qu'avant, la plus faible des deux personnalitée s'en alla au pas de course jusqu'au rocher un peu plus loin, que Patte de Phoenix n'avait pas remarqué jusque là. Même très vite son intention fut de nouveau sur 'Phoenix' qui lui affligea un terrible coup de griffe.
"TROP FAIBLE! Tu deviendras comme lui. Un...incapable!" "Tu...tu ne comprends pas comment je..." "Comment tu fonctionnes? Mais rien n'est censé dans ta tête! Tu es fou, complètement malade!" "Tu...tu ne te soucis pas de moi! Rien ne t'interresse à par toi même!" "Tu es fou! Incensé! Tu crois en des choses qui n'existes pa! ça ne marche pas les haricots magiques!" "Ce n'est pas ton monde Phoenix..."
L'animal fendit sur Patte de Phoenix et lui entailla un peu plus encore la gorge. Très vide le sang se répendit autour de la tête de l'animal blessé. Phoenix se retourna, laissant le jeune matou au sol, qui se noyait dans son propre sang. Aussitôt, Patte de Phoenix referma ses yeux, et lorsqu'il les réouvrit, il fut heureux de constater qu'il était revenu à la réalitée. La douleur qu'il avait ressentit dans ses rêves n'était autre que la blessure qu'il s'était lui même affligé, et ce n'était pas dans son propre sang qu'il se noyait, mais tout simplement dans l'eau de la rivière. Sans doute avait-il roulé jusqu'ici pendant qu'il était dans son autre monde, sans même sans rendre compte. La créature se releva doucement, souffrant horriblement de son trou qui continuait de saigner. Alors qui commmençait doucement à revenir vers la berge, lorsqu'un bruissement loingtain attira son attention. Aussitôt il se mit en quète de la chose qui n'était pas loin. Lorsqu'enfin il apperçut ce qui se trouvait au loin il se décida enfin à s'approcher. Très vite il arriva à la hauteur de l'animal. La première chose que Patte de Phoenix fit, fut un regard froid à l'inconnu, avant de grogner quelques mots.
"Les chats de clans ne sont pas les bienvenues par ici...rrrrr!"
L'animal commença à décrire des cercles autour du chat. La petite taille de Patte de Phoenix devait le rendre moins menaçant de ce qu'il tait en réalité. Cependant, d'après le regard vague qu'il affichait, on pouvait constater qu'il n'était pas vraiment lui même. Il avait quand même perdu beaucoup de sang, et sa blessure toujours dégoulinante décorait le sol de petites taches sombres tout en continuant de lui faire mal. Et comme si tout cela ne suffisait pas, le jeune matou devait en plus lutter contre sa deuxième personnalitée qui tenait absolluement à faire surface et à prendre le contrôle de son corps. Il voulait...tuer...
Despotique Harmonie As des Chats
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Sujet: Re: "La douleur est un siècle et la mort, un moment..." [Fe] Dim 20 Sep - 16:23
[excuse pour la nullité de ce RP --"]
Un Pacte avec le Diable
L'eau du lac l'attirait irrésistiblement. Rouge du sang de la créature, boueuse et vaseuse, elle devait l'appeler comme un aimant, appelant son regard et dilatant ses narines. La pâle lueur du crépuscule la teintait d'or, mais il ne se fiait pas à cette couleur trompeuse. L'eau représentait un danger, il le savait, l'avait toujours su. Et il avait beau savoir nager comme personne, connaître les aléas des courants et les humeurs du liquide, il n'en était pour autant à l'abri. D'autant que cet endroit lui était totalement étranger. Le Tyran au fond de lui remua, revigoré par son doute ; il le chassa brutalement. Grommelant, le fou recula, agitant la queue avec fureur, les yeux brillants, cherchant attentivement une défaillance dans sa garde ; du moins était-ce ainsi qu'il se représentait la scène. La bête avança d'un pas. Lui recula. S'entailla le coussinet arrière sur un galet échoué sur la rive. Une douleur aigüe lui traversa la patte ; il serra les dents. Un sang chaud ruissela sur son pelage, tachant le sol terreux. Un juron manqua de s'échapper de la gueule du colosse. Il se retint de justesse. Continua de faire marche arrière, prudemment, lentement, ignorant superbement les décharges qui s'échappait de sa patte blessée. Ce n'était qu'une broutille. Mais quand il posa son regard par terre, il changea d'avis. Il était couvert de tessons de bouteilles. Celui avec lequel il s'était entaillé gisait un peu plus loin, écarlate. Avec un frisson, Lueur Abstraite comprit qu'il avait du s'enfoncer un bout de verre dans la chair, ce qui était autrement plus dangereux. Il cracha sur le sol, chacun de ses poil hérissé. Tant pis. Le Tyran enfoui au fond de lui éclata de rire, sa voix tonitruante résonnant dans son esprit avec la force d'un coup de tonnerre. Son rire résonnait dans son crâne, rebondissant sur les parois, répercuté à l'infini par un écho malsain. On aurait dit une manifestation du Malin.
« Ce n'est rien... Tu es devenu une lavette, mon pauvre ! Une pauvre lavette ! Incapable de te battre. Incapable de réagir ! Tu fuis devant une chose inconnu, tu trembles... - La ferme, toi, répliqua le colosse dans un grondement. Si je suis si faible, pourquoi ne prends-tu pas possession de mon corps, pauvre abruti ? La voix resta silencieuse. - C'est bien que ce je disais, marmonna-t-il. Je ne suis pas si faible. »
Mais le Tyran avait néanmoins réussi à instaurer le doute en lui. Il s'arrêta, chacun de ses muscles tendus à l'extrême. Sa queue fouetta l'air. La présence au fond de lui s'insinua doucement en lui, comme de l'eau coule d'un rut : avec délicatesse et insouciance. Lueur Abstraite tenta de la repousser, sans succès. Avec un frisson, il comprit son erreur : il s'était laissé aller à la colère, avait donc crée une brèche dans ses défenses mentales. Tout cela n'était qu'une manoeuvre du Tyran au fond de lui pour sortir, pour prendre possession de ses gestes, de son esprit. La douleur déferla sur lui comme une cascade ; il poussa un cri perçant et s'affaissa sur le sol. Ses membres battaient l'air comme ceux d'un pantin désarticulé ; les éclats de verre s'enfonçaient impitoyablement dans sa peau. Une râle lui échappa. Puis tout s'arrêta. Il resta immobile, couvert de terre et de sang, la respiration sifflante. Puis se redressa. Son apparence physique n'avait changé en rien ; même musculature impressionnante, même stature imposante, même cicatrices, même crocs étincelants. En revanche, ses yeux s'étaient assombris, prenant ainsi la teinte violente de l'orage, où une lueur de folie pure pure brillait. Il découvrit ses dents dégoulinantes de salive, un grondement sourd s'échappa de sa gorge. Lentement, il entreprit de décrire de large cercle autour du chat. Ses pas résonnaient fortement dans le silence nocturne. Le dernier rayon de soleil s'effaça, plongeant les deux félins et les alentours dans une obscurité angoissante. Une branche craqua, un bruissement d'ailes retenti. Le cri rauque d'un corbeau déchira la nuit avant de s'effacer, vaincu par le mutisme du royaume des ténèbres. Pendant ce temps, Lueur Abstraite -ou plutôt, le Tyran- n'avait cessé de tourner autour de la bestiole fragile. Elle aussi suintait de sang. Une blessure à la gorge, une autre au flanc ; des signes de folie, de bataille ? Impossible à savoir. Un fin croissant de lune se montra enfin, perçant vaguement la barrière nuageuse. Ses faibles rayons blafards éclairèrent brièvement la scène, offrant suffisamment de luminosité au prédateur pour qu'il se prépare à l'assaut. « Emprisonné » par son propre corps, réduit à l'état de simple spectateur par un désir meurtrier. La voix caverneuse du Tyran lui parvint, écrasante de puissance.
« Alors, 'Lueur Abstraite' ? Tu fais moins le malin, maintenant, non ? - Ne cries pas victoire trop vite, répliqua vertement le colosse. Je t'ai tenu à l'écart pendant des années ; je peux recommencer ! - Pas sans l'aide de ta bien-aimée... - On verra bien ! »
Attaque mentale, grognement réel. Repoussé, Lueur Abstraite recula. Il se savait incapable de vaincre le Tyran, pas maintenant que le sang avait coulé et qu'une proie s'était profilée. Il était impuissant. Impuissant et inutile. Un simple reflet de miroir. Son corps marcha de lui-même ; il bondit sur la petite bête autour de laquelle il tournait depuis quelques instants. Ses griffes mordirent la chair, déchirèrent la peau ; il s'éloigna ensuite d'un bond agile, un sourire sadique et triomphant sur ses lèvres. Tout le savoir brutal, la force dévastatrice du Groupe coulait à nouveau en lui, ayant brisé la vanne qui les maintenait loin de lui. Comme un flot rageur, ses sensations oubliées remontèrent à la surface. Il s'agita, au bord de l'asphyxie, pendant qu'au dehors, le Tyran s'apprêtait à tuer. À tuer de nouveau, à rajouter cette bestiole sur la pile de cadavre devant lui...
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"La douleur est un siècle et la mort, un moment..." [Fe]
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