Qui 'es-tu ? || PV Emy ||

• Une démence énorme peut parfois tuer la raison. •

Démence... Mais c'est quoi ce mot ? Pourquoi tout le monde te qualifie de "dément" ? Tel une bête de foire, ils veulent te faire avancer devant eux tandis qu'ils te poseront une étiquette, un nom, un adjectif. Tu ne veux pas être comme ça, tu veux être libre, libre de tous les mots qu'ils veulent t'attribuer, libre de toutes les rumeurs que ces traîtres chuchotent derrière ton dos. Et enfin, libre de ta démence, oui, tu es dément, oh ça oui tu l'es ! Mais seul toi peut te le dire, car, au fond, tu es toujours aussi narcissique mon beau Ment'.

Promenant une nouvelle fois ton regard sur le frêle cadavre du rongeur à tes pieds, tu pris un goulée d'air. Qu'il était bon de tuer pour vivre, qu'il était bon d'être un meurtrier charmeur. Oh que tu aimais ça, toi le psychopathe en manque de sang, toi le mâle au pelage couleur flamme. Mais tu avais oublié un détail dans ton ambition meurtrière, un infime détail, les témoins. Oh tu t'étais fais prendre à de nombreuses reprises, réussissant à chaque fois à fuir, mais tu le pressentais, la vie ne te ferait pas de cadeaux en cette saison pleine de doutes concernant ton avenir. Alors fixant le paysage, tu pris bien soin d'enterrer ta proie, ou plutôt ton jouet, et tu partis du territoire du Clan de la Rivière.

•

Tu étais à présent près de ce verger qui t'intriguait tellement, fixant les arbres, où des pommes et d'autres fruits poussaient paresseusement, tu inspiras, aimant les effluves fruitées qui te parvenaient aux narines. Pas une odeur de félin, juste des odeurs de gibier ou autres. Soupirant de déception, tu dus remettre ton envie de meurtre à plus tard, savourant enfin un moment de répit dans ton esprit encore flou et indistinct qui ne te montrait jamais les bonnes voies, les bons chemins ou les bonnes décisions à prendre ou à suivre. Alors, t'étalant de tout ton long dans l'herbe chatoyante, tu dormis, enfin...

Le soleil perçait tes frêles paupières encore embuées par le sommeil, le ciel azuré parcourut par de petits et longs nuages duveteux semblait te surveiller. Alors te postant sur tes pattes, la hargne se remettant à brûler dans tes iris émeraudes, tu oublias ton instant de faiblesse de la veille, ta soif de sang et de meurtre reprenant le dessus sur tes besoins de calme et d'affection.

Ton ventre émit un son, ah ce son énervant ! Qui te trahissait certaines fois, le bruit de la faim mon ami, la faim. Alors humant l'air, tu repéras la douce effluve d'un écureuil, si peu de chair sous sa peau charnelle, mais c'était une proie, alors tu bondis sur l'animal maigrichon, et l'abattus d'un coup de crocs dans la nuque.

Tu te goinfrais encore de la viande que tu avais eu si peu de mal à attraper. Une fois ton repas fini, tu enterras le cadavre et regardas autour de toi. Ce que tu vis te glaça le sang, l'on t'observait. Depuis combien de temps cette ombre t'épiait-elle ? Tu ne saurais le dire, juste que la chasse devenait intéressante tout d'un coup. Alors prenant une voix suave pour attirer cet énième ennemi dans tes griffes tu susurra.

- Qui êtes-vous jeune félin ?

T'asseyant tout près de l'ombre qui apparaissait déjà plus vivante, tu entrepris de faire ta toilette, une toilette meurtrière. Oh ça, c'était ton petit rituel, voulant plaire avant de tuer, voulant t'amuser de l'admiration des félins sur ton beau pelage alors que tu étais plus qu'un charmeur, tu étais la mélodie de la mort, la symphonie de la démence. Et oui Ment, une fois de plus ta démence reprenait le dessus sur le reste.

L’Ancêtre
Les pois mauves super bizarres





Amour. Ce mot sonne creux en moi. Mon amour, le seul et unique, c’est éteint il y a bien longtemps. Beaucoup de temps a passé, et on pourrait croire que je l’ai oublié. Ce n’est qu’un tissu d’absurdités. Elle restera à jamais dans mon cœur et ma mémoire. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, est inoubliable. On n’oublie pas un ange et elle en était un. Un cœur empli de douceur et de générosité. Une âme étincelante, emplie de bonté et d’amour. Qui ne craint pas la laideur. Jamais je n’avais été aimé comme elle m’avait aimé. L’amour… Un sentiment plus fort que tout…

Je m’étirais. Baillai. Un lapin rose s’assit joyeusement devant moi. Je fermais les yeux une fraction de seconde. Les rouvrit brusquement. Mon bout de chou carnivore avait changé. Il était désormais parcouru de pois mauves. Intrigué, je m’approchais, histoire de l’observer. Certains trouveraient ça stupide d’examiner un lapin rose carnivore. Mais comme il n’existait que dans mon imagination, où était le risque ? Vous n’avez plus rien à dire, n’est-ce pas ? J’observais donc mon petit lapin. Les pois mauves étaient en réalité carrés. Enfin certains. D’autres étaient triangulaires.

A vrai dire, ils avaient tous une forme géométrique différente. Ne sachant quoi en conclure, je vis arriver un éléphant bleu. Ça, c’était normal. Ce qui l’était moins, c’était les taches géométriques mauves sur son corps. Allons bon. Mes amis déjantés le devenaient encore plus. A moins que ça ne signifiât quelque chose. Quoi donc ? Que j’étais fou ? Impossible. J’avais toute ma tête. Je m’amusais simplement avec mon imagination. Malade peut-être ? Avec le redoux qui arrivait, je me sentais mieux. Et, à ma connaissance, les seuls problèmes que j’avais étaient des rhumatismes.

Parfaitement normal pour mon âge. Peut-être… Que cela voulait dire que là-haut, elle n’allait pas bien. Je sentis mon cœur se serrer. S’il lui arrivait quoi que ce soit, je ne me le pardonnerais jamais. Certes, elle était morte. Parce que je ne l’avais pas assez défendue. J’étais faible. Et dire qu’elle ne m’en voulait pas… Un véritable cœur d’or. Néanmoins, si même avec ses ancêtres elle n’’était pas en sécurité, ils auraient affaire à moi lorsque je monterais là-haut ! On ne brise pas le cœur de mon amour sans permission. Et d’ailleurs, aucune permission n’en aurait le droit.

A la fois énervé et angoissé concernant son sort, je me désintéressais des animaux. Fatale erreur. Indigné d’être ainsi ignoré, mon cher lapin carnivore me mordit la patte arrière. Je grimaçai. Certes, ça peut sembler incongru étant donné que je ne suis pas censé sentir cela. Mais quand on y croit, si. Je me rassis et léchais ma patte blessée. D’accord. Étudier l’étrange phénomène des choses mauves. Pourquoi étaient-elles apparues sur les corps des lapins et des éléphants ? Partaient-elles ? Que devais-je faire ?

Toutes ces questions m’agaçaient. Et comme pour m’énerver davantage, mon ventre se mit à gémir. Ça me donnait quand même un bon argument pour partir. Je lançais un regard faussement désolé au lapin et partit en courant. Il ne fallait pas qu’il me suive. Non, ceci n’est pas une mission ultrasecrète. C’est juste qu’il aurait mangé mon repas. Et franchement, je préfère éviter ça. Les éléphants, c’est pire. Ils écrasent tout sur leur passage. Ils ont failli m’aplatir je ne sais combien de fois. Et ils font fuir le gibier. Vraiment pas pratique.

Tous sens aux aguets, je me mis à trottiner. Un fumet emplis brusquement mon museau et je stoppais net. Ça n’était pas une proie. Sauf si je me mettais brusquement à dévorer mes semblables. Un chat. Mâle. Un Solitaire, comme moi. Un grand sourire se plaqua sur mon visage. Peut-être deviendrons-nous amis ! Je marchais jusqu’au Paradis Floral, qui portait bien son nom. Là, je vis un félin. Très beau. Il attrapa un écureuil et l’engloutit vivement. Mon estomac grogna tout bas. J’espérais qu’il partagerait avec moi.

Mais non, il se goinfra. Je soupirai. Ce jeune mâle n’avait donc pas senti ma présence. Pas encore. A côté de moi, un lapin rose pointa sa tête. Je lui souris. Le chat enterra sa proie, l’air content. Il regarda autour de lui. Se figea. Ah ben voilà. Il m’a repéré. Ou pas. Il parla, d’une voix suave et horriblement mielleuse. De celles qui sonnent faux. Auxquelles on ne doit pas faire confiance. Je frémis. Peut-être était-ce un autre de ces chats sanguinaires. Or, il ne figurait nulle part dans mon programme du jour : Finir en pâtée pour chat vampire.

- Qui êtes-vous, jeune félin ?

Je pouffais tout bas. Il n’avait donc pas remarqué que je n’étais qu’une erreur de la nature. Un vieux chat tout juste bon à délirer, avec des lapins roses carnivores et des éléphants bleus. Il s’assit tout près de l’ombre d’un arbre. Entrepris de faire sa toilette. Sensuellement. Bon. Soit il était gay, soit c’était un charmeur invétéré. Je penchais pour la deuxième option. Il n’avait sûrement pas remarqué que j’étais un mâle. Dans ce cas, il n’avait pas un grand sens de la vie. Ni de la prudence. Alors, il était dangereux.

- Il y a bien longtemps qu’on ne m’a pas appelé ainsi, répliquais-je d’une voix grave. Je n’ai pas vraiment de nom. On m’appelle L’Ancêtre. Et toi, qui es-tu ?

Je doutais qu’il me réponde. Et je redoutais qu’il ne se jette sur moi. Le lapin rose me mordilla la patte joyeusement. Je souris de nouveau.



[Beau RP :3 Ca fait bizarre de voir écris à la deuxième personne x_x]

• La vieillesse n'est que signe de l'âge. •

Vieux, oh ça il l'était, lui, ta première victime, ton premier meurtre. Ta première pulsion meurtrière, aussi insipide avait elle été, t'avait poussée à le tuer. Il était vieux son poil sec et hirsute, tout comme le tien certaines fois, puait la charogne. Tu fus bouleversé par ton acte, mais tu te repris bien vite, te disant que tu avais déchargé la Terre d'un fardeau en plus, un vieux "truc" en trop. Les yeux qu'il avait poussé vers toi, le regard suppliant qu'il t'avait jeté t'avait convaincu de libéré la planète des jeunots dans ton genre plutôt que les aînés. Mais c'est que tu as un semblant de raison Ment !

•

Alors c'était donc ça, ce poil sec et revêche que l'ombre, devenue blanchâtre, arborait fièrement, c'était donc ça les yeux minuscules usés par la vie, c'était donc ça les murmures de sa respiration, rauques et bruyants. Un ancien. Grognant tu reculas d'un pas, labourant le sol de tes griffes, déçu. Tu ne tuerais pas aujourd'hui petit jeunot ! Mais peut être pourrais-tu parler, qui sait ?

Observant le ciel, tu pris un profonde inspiration. L'air, goulûment avalé, sembla te remettre d'aplomb. Te remettant vivement sur tes pattes, tu partis à la chasse, soudain prit de pitié par le vieillard immaculé, ou plutôt jauni par la vie.

Tu humais l'air, à la recherche d'effluves différentes pour ta partie de chasse improvisée. Tu courais à présent ventre à terre, observant tout de même les arbres. Soudain, il te passa devant, le lapin sautait devant tes iris. Bondissant, tu l'achevas comme tu en avais l'habitude. Il s'était débattu comme un beau diable le gibier, mais tu avais fini par l'atteindre, comme toujours....

Tu te plantas devant le vieux félin, deux proies dans la gueule. Un sourire tu grognas " Le dîner est servi !", et commenças à croquer dans ta proie, bien que, t'étant déjà rempli l'estomac, tu n'avais plus faim. Une fois ta nourriture terminée, tu creusas un troue de tes pattes musclées et enterras les ossements. Fixant curieusement le mâle en face de toi, tu t'allongeas sur le flanc.

- Pour un fois que je n'ai pas envie de tuer quelqu'un... Racontez moi votre vie !

L’Ancêtre
If I say to you « Die », that do you say ?





Il recula. Grogna tout bas. Labourant le sol de ses griffes. Je frémis. Soulagement. Il n’avait donc pas l’intention de se servir de moi comme casse-croûte. Même si je doutais qu’il ait réellement faim. Le petit lapin rose carnivore à mes pattes me mordilla un orteil. Je fis la grimace. Bon. Du moment qu’il ne le croquait pas, ça irait. Mais après… Du coin de l’œil, je vis un éléphant bleu s’asseoir non loin de moi. Soupirai. Les pois mauves ne semblaient pas vouloir partir. Et ça m’inquiétait grandement. Peut-être mon imagination était-elle polluée. Car cela ressemblait grandement à du poison.

Observant le ciel, il prit une grande inspiration, concentrant mon attention sur lui. Dangereux petit chat. C’est vrai qu’il était très beau. Si j’avais été gay, ou même, si je ne l’avais pas eu Elle, je serais tombé amoureux. Enfin j’aurais été séduit. Faut dire qu’il était vraiment superbe. Du moins, pour le moment. Je le suspectais de se laisser aller quand il n’y avait personne. Mon regard se posa un instant sur son pelage roux. Flamboyant. Contrairement à moi, il arborait un tas de cicatrices. Et le pire, c’est que ça semblait classe. Je secouai la tête. Ce n’était pas à moi que ça arriverait. Être classe…

Je détournais mes yeux de l’affreusement sublime spectacle pour plonger dans les siens. Je n’aurais su dire s’ils étaient bleus ou verts. Mais au fond, qu’importe ? Ils étaient magnifiques, et il le savait. Sans aucun doute. Il se redressa vivement sur ses pattes et mon cœur rata un battement. Ce dieu vivant allait-il m’attaquer ? Je savais encore me défendre. Même si j’étais persuadé qu’il me battrait. Après tout, il était jeune et musclé. Enfin peut-être. J’avais dix-neuf ans, toutes mes dents, et était sûrement aussi fort qu’une larve atrophiée du cerveau. Aucune chance.

Heureusement pour la larve atrophiée du cerveau que je suis, il partit à la chasse. Un peu bizarre mais bon. Je n’allais pas me plaindre alors que j’avais la vie sauve. Il attrapa deux proies. Rapidement. Mon sang se glaça. Aucun doute, ce chat était un tueur. Un foutu tueur de larves atrophiées du cerveau. Et dragueur à plein temps semblait-il. Un superbe mix ravageur. Qui semblait calculé à la perfection. Combien de vies avait-il déjà prises ? Combien de chats étaient tombés entre ses griffes ? Des questions qui resteraient sans réponse… Ou pas. Peut-être étais-je une larve atrophiée du cerveau intelligente ?

Il lâcha lourdement ses proies devant moi. Grogna un vague « Le dîner est servi ! ». S’empiffra de nouveau. Je levais les yeux au ciel. Aucune politesse envers les vieilles limaces atrophiées du cerveau intelligentes. Dès qu’il eut fini de mâchouiller la pauvre chose qui lui servait de repas, il enterra les restes. Me fixa curieusement. S’allongeant tranquillement sur le flanc. Allons bon. Une petite sieste digestive. Je jetai un regard dédaigneux vers la proie restante. Il avait donc pitié de moi. Répugnant. Surtout que je n’avais pas spécialement faim. Propos aussitôt démenti par mon estomac.

Décidemment, aucun timing celui-là. Juste bon à manger. Digérer. Manger. Digérer. Protester quand il a faim. Attendre. Manger. Digérer. Etc… Un truc bien inutile si vous voulez mon avis. Je suis certain que si on ne mangeait pas, on perdrait beaucoup moins de temps. Et croyez-moi, le temps, c’est précieux. A partir de ce moment là, boire ne servirait plus à rien. Donc on aurait plus besoin d’aller se soulager. Et on gagnerait encore pas mal de temps. Le pire, c’est dormir. Il paraît qu’on passe le tiers de notre vie à roupiller. Que du temps perdu, encore une fois. Mais quand même, qu’est-ce qu’on s’ennuierait.

- Pour une fois que je n’ai pas envie de tuer quelqu’un… Racontez-moi votre vie !

Bon. Il avait superbement ignoré ma question. Fanfaronnait au point de se mettre en avant. Dévoiler les actes qu’il était censé faire. Idiot. Ce chat était tout simplement idiot. Il se croyait en position de force. C’était tout le contraire. J’avais toutes mes cartes en main. A mon tour d’en poser une. Le seul bon point notoire était son vouvoiement. Bon pour moi. Mauvais pour lui. Il n’était pas aussi sanguinaire qu’il voulait le paraître. Après tout, il avait encore un peu de respect pour moi.

- Je ne vois pas pourquoi je le ferais. D’autant plus que je ne sais pas qui tu es.

Voix froide. Sans émotion. Attente…