En espérant le revoir. [PV Eden]

C'était la troisième fois que je me rendais ici. Tous les jours, je me rendais à la Plaine Noyée par le Soleil. Pour l'instant, le Clan ne se doutait de rien. De toutes façons, je ne risquai pas d'en parler à quelqu'un, et les autres se fichaient bien de mon existence. C'était au moins un des avantages de ma vie, je pouvais en partie faire ce que je voulais ! Comme tous les jours, je l'attendais, assise dans l'herbe, guettant le moindre mouvement derrière les buissons. J'avais chassé un mulot dans le fossé, et je l'avais amené pour qu'on le mange ensemble.

Aujourd'hui, il faisait plutôt doux, il restait un peu de neige au sol, et les branches étaient encore un peu gelées, mais ce n'était pas grand chose à côté du blanc qui recouvrait tout le paysage il y a de cela moins d'une lune ! Il ne faisait pas encore très chaud, mais ce n'était pas mal pour un hiver qui s'était fait difficile cette année. Il aurait été moins rude si ces saletés de bipèdes ne polluaient pas leurs terres et celles d'autrui. Ces bipèdes meurtriers. Ils tuaient les chats, ils tuaient le soleil, ils tuaient même leurs propres monstres ! Ils tuaient tout sans aucun remords.

Parfois, certains se bagarraient car ils n'avaient pas la même couleur de pelage. Un fois, un idiot a tué un autre bipède sous mes yeux, complètement débile, ils n'ont pas de Clan, eux, à ce que je sache ? Après tout, d'après ce que leurs machines noirs disent, ils veulent 'un monde où ils sont tous égaux et unis'. Tu parles ! En tout cas, moi, j'étais sûre d'une chose, quelque chose m'unifiait à ce chat du Clan de l'Ombre, et lorsque je le vis arriver, mon coeur fit un bond dans ma poitrine et ses yeux m'envoutèrent en un instant.

C'est en boitillant que je gagna la Plaine. Le givre crissait de façon irrégulière sous mes pattes, à cause de ma blessure. La veille, j'était aller m'entraîner avec deux autres guérriers dont les noms m'échappent. Nous étions allez sur un terrain rocailleux, lorsque le soleil déclinait. Les pierres luisaient d'un halo sanguin qui masquait en partie une ravine à quelques mètres de moi. Un guérrier au pelage sombre fonça sur moi et je roula sur le côté, sans voir ce qui m'attendait. Je chutais dans la fosse, et me reçu sur une patte -trois bons mètre plus bas- qui émit un craquement sinistre. Les larmes me montaient au yeux lorsque Cascade d'Etincelles arriva à côté de moi. La guérisseuse du Clan. C'était un soulagement. On m'appliqua quantité de plantes dont je ne retiendrait jamais le nom. On me fit mastiquer, écraser, étaler je ne sais quoi sur ma patte -qui à ce moment là formait un angle plus que bizarre.

A présent, j'arrivais à marcher, et même si l'on m'avait recommander de ne pas sortir du camp, je filais aussi vite que je pouvais vers la silhouette blanche que j'avais aperçu plus loin. Je glissait sur la pente, une patte levée, écrasant des brindilles gelées sur mon passage. Je sautais habilement par-dessus un tronc, et atterit -moins joliment- sur mon arrière-train. Je finit ma course sur du plat, et arriva devant Perle de Citron. Sur un ton enjoué je la salua:

-Bonjour! Belle matinée n'est-ce pas?

Il était plutôt lent par rapport à d'habitude. Tout d'abord, il glissa sur la pente qui pourtant était douce, ensuite il trotta bizarrement à travers les fougères, puis il sauta le tronc d'arbre et atterrit lourdement sur son arrière-train. Je ne pus m'empêcher d'aller au devant de lui d'un trot rapide pour aller voir si il allait bien. Mais il se releva, et c'est là que je vis sa patte immobilisée. Il avança vers moi, et j'avançai vers lui. Nous nous rencontrâmes enfin. Je plongeai mes yeux dans les siens, comme à mon agréable habitude, puis je m'assis, contente de le revoir, mais inquiète pour sa patte blessée. Il me salua, d'un ton enjoué :

-Bonjour ! Belle matinée n'est-ce pas ?
-Bonjour ! Oui, il fait plutôt beau... Mais que t'est-il arrivé ?

Je n'avais aucun mal à m'exprimer, à présent. J'étais naturelle avec ce chat, je ne me forçai pas à parler, je ne réfléchissais pas, je n'étais pas stressée, les mots me venaient tous seuls à la bouche. En plus de cela, bien que sa patte soit blessée, je me sentais en sécurité auprès de lui, et toutes les mauvaises choses qui encombraient mes pensées et qui m'entouraient s'estompaient. Je fixai son pauvre petit pied. Le genou était tordu, et le reste immobilisé par des bâtons enroulés entre des toiles d'araignée et les poils blancs du félin.

Elle semblait inquiète, et je ne compris pas tout de suite pourquoi. C'est en voyant son regard en biais dirigé vers ma patte tordue que je compris qu'elle était inquiète pour ma patte. Elle me répondit, et en même temps me demanda:
-Bonjour ! Oui, il fait plutôt beau... Mais que t'est-il arrivé ?
Je lui lécha amicalement le front et sur un ton qui se voulait rassurant je dit:

-Oh ça? C'était hier soir. Des guérriers m'ont invité à m'entraîner avec eux. J'ai accepté, plus par politesse que par autre chose, et nous sommes allés nous entraîner sur une colline rocailleuse. Et Je n'avait pas vu une petite ravine...avant de tomber dedans et de me récéptionner comme un idiot sur cette patte, j'agitais ma patte tordue d'un air contrarié. C'est vrai que apprenti, on nous avait appris ralentir sa chute un maximum avant d'attérir sur le plus de pattes possible. J'avais oublié cette règle, et j'en avais fait les frais.

-Mais ne t'inquiète pas, ça va mieux. Le guérisseur à dit que ça n'avait pas gonflé, et que dans deux jours je pourrais marcher normalement. Et toi comment vas-tu?

Je la couvait du regard, tendrement. Je m'assit à ses côté et admira le soleil qui ferait bientôt fleurir et revivre la forêt.

(Désolée pour le retard !)

Il me donna un coup de langue sur le front. Sûrement pour me rassurer. Mais tant que je n'avais pas de réponse sur son état, je resterai inquiète. Je savais bien que ce genre de blessure n'était sans doute pas grave, mais malgré tout, je tenais à lui. C'est bizarre, je ne le connais presque pas et pourtant... je m'inquiète. Il me répondit d'un ton peu pré-occupé, histoire de me rassurer. Et ça marchait.

-Oh ça ? C'était hier soir. Des guérriers m'ont invité à m'entraîner avec eux. J'ai accepté, plus par politesse que par autre chose, et nous sommes allés nous entraîner sur une colline rocailleuse. Et Je n'avait pas vu une petite ravine...avant de tomber dedans et de me réceptionner comme un idiot sur cette patte.

Il secoua gentiment sa patte défaillante, un peu agacé. J'aurais réagit exactement pareil que lui. Une chute si bête mais avec tant de conséquences... Ceci dit, cela peut arriver à tout le monde, de tomber et de mal atterrir. Je trouvais ça plutôt mignon, et tant qu'il n'y avait pas trop de mal, c'était même un peu comique.

-Mais ne t'inquiète pas, ça va mieux. Le guérisseur à dit que ça n'avait pas gonflé, et que dans deux jours je pourrais marcher normalement. Et toi comment vas-tu?
-Tu me rassures. Moi, tant que tu vas bien, j'irais bien. Je t'assure, tout se passe bien en moi depuis que je t'ai rencontré.

Mon coeur se serra. Il aurait été un si bon ami si il avait été du Clan du Tonnerre. Mais c'était impossible. Les préceptes interdisaient que l'ont crée des liens avec des chats de d'autres Clans. Et j'y avais longuement réfléchit la veille. Nous ne pouvions pas être amis. Nous ne pouvions qu'être ennemis. Malgré tout.

-Ecoutes... Je n'ai jamais vraiment tenté d'être fidèle au Code du Guerrier, en fait je n'ai jamais rencontré ce genre de situation... je n'ai jamais eut à l'enfreindre. Je ne sais pas quoi faire. Nous sommes ennemis, Jardin d'Eden. Mais je veux continuer de te voir.

[C''est pas grave 12 rp c'est chaud à faire xD

C'était un de ces jours où j'avais envie d'hurler:"Au diable le Code du Guérrier!!!"Mais je ne pouvais pas. C'était interdit et même formellement interdit avec un "I" majuscule. Il était donc interdit de s'aimer? Ma ce fut sa phrase lourde de sens qui me mit vraiment le moral dans les chaussettes:

-Ecoutes... Je n'ai jamais vraiment tenté d'être fidèle au Code du Guerrier, en fait je n'ai jamais rencontré ce genre de situation... je n'ai jamais eut à l'enfreindre. Je ne sais pas quoi faire. Nous sommes ennemis, Jardin d'Eden. Mais je veux continuer de te voir.

Seulement, cette dernière petite phrase me fit chaud au coeur. Moi aussi je voulait continuer à la voir. C'es là que je trahit toutes croyances: je défiais avec cette seule phrase le Clan des Etoiles, le Clan Suprême:

-Moi aussi je veux continuer à te voir et...Au diable le Code du Guérrier!Est-il donc interdit de s'aimer dans ce monde qu'est le notre?

Un froid glacial s'était emparer de mes entrailles au moment ou j'avais parlé. Maintenant un étange sentiment s'emparait de moi. La liberté. Un second se joignit à lui. L'amour. J'aimais Perle de Citron et cela pour toujours. Je me collait à elle et lui fit un sourire. La journée débutait à peine et j'était d'exellente humeur. Ca y'est, plus rien ne peut nous séparer à présent.

(Omg désolée du retard =O)

- Moi aussi je veux continuer à te voir et...Au diable le Code du Guérrier ! Est-il donc interdit de s'aimer dans ce monde qu'est le notre ? déclara-t-il, d'un ton mi-soulagé, mi-fier.

La femelle blanche assise en face de lui se mit à ronronner. Elle était si heureuse que son camarade trahisse son Clan, et celui des Etoiles, ainsi que tous les préceptes, rien que pour rester à ses côtés. Elle faisait de même. Le beau mâle colla son corps au sien, et ils regardèrent le temps passer, serrés l'un contre l'autre. Ils ne disaient rien, ne faisaient rien, mais étaient heureux. Ce qui venait de se passer les unirai à jamais. Tous les deux étaient comme libres, mais surtout amoureux.

- Je ne sais pas quoi dire... Je suis si heureuse ! ... Je t'aime.

Alors c'était donc là que l'on prononçait ces trois fameux mots ? Perle de Citron n'avait jamais fait attention à leur sens. Pour elle, ils ne signifiaient rien de plus que la déclaration d'un pathétique amour entre deux chats ridicules. Jamais elle ne les avait prononcé on les ressentant vraiment, pourtant c'est ce qu'il venait de se passer, et aucuns autres mots n'aurait pu exprimer son sentiment actuel que ceux là.

J'eut presque peur de ce que je venais de dire. Ils l'avaient sans doute déja entendu. J'assume. Il faut bien. Je me rattraperait. En leu faisant honneur. Mais pour l'heure, je vivais ma vie, quoi qu'il arrive ou qu'on me dise. J'embête le peuple. Je me fiche royalement de ce qu'il pense de Perle de Citron et de Moi. Perle de Citron prit une grande inspiration et articula:

- Je ne sais pas quoi dire... Je suis si heureuse ! ... Je t'aime.
Si elle savait combien je l'aimais aussi. Ses prunelles vertes luisaient de joie, comme deux perles liquides. Le soleil était levé.

-Moi aussi.

Rien que lorsqu'elle l'avait dit, j'avais ressentit la puissance de ces mots. Et lorsque je lui avait répondu, je m'était senti tout chose. Je rigolais d'un rire franc avant de lui dire:

-Je t'aurais proposé une partie de chasse mais les souris m'auraient battues à la course aujourd'hui!

C'est sûr. Je risquait pas d'aller bien loin.